Les différentes forces du mouvement ont rendu public hier un nouveau texte d’orientation qui définit son ambition des prochains mois et trace de premières perspectives pour 2014. (1)
«Face à la crise, une course de vitesse est engagée entre deux types de réponses possibles : l’une démocratique et solidaire et l’autre autoritaire et porteuse de profondes régressions sociales. (…) Nous avons donc un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et sociales-libérales. » Telle est l’ambition affichée par le Front de gauche dans le texte d’orientation que sa coordination a adopté la semaine dernière et qui a fait l’objet d’un « accord unanime » des membres de son conseil national, vendredi, aux côtés d’un second volet sur le développement du mouvement (voir ci-dessous). Après le texte stratégique d’avril 2011, cette nouvelle mouture rendue publique hier, a vocation à « apporter des éléments de réponse » pour aborder « une nouvelle étape » du mouvement. Tirant les enseignements de la dernière période, de « la campagne inédite qui a rendu possible la défaite de Sarkozy » à la « politique sociale-libérale assumée » du gouvernement, le Front de gauche fixe son cap. « Nous n’attendrons pas 2017 », affirme-t-il, se voulant capable de « faire la démonstration qu’une politique alternative à l’austérité est possible à gauche et qu’elle peut être majoritaire », dans l’esprit de sa campagne lancée à Metz la semaine dernière.
Considérant, comme déjà à de multiples reprises, que « la politique du gouvernement Ayrault conduit à l’échec » et refusant de se résigner « à ce que la droite extrémisée, voire l’extrême droite, représentent à terme l’alternative », le Front de gauche « entend, dans les mobilisations et les élections à venir, œuvrer à des solutions de gauche immédiates face à la crise, et à la construction d’une politique et d’une majorité alternatives ». Ambitionnant de devenir « un front du peuple », il compte ainsi s’adresser « à toutes celles et ceux qui, à gauche, quelles que soient leur préférence et leur appartenance politique, veulent agir et ne se retrouvent pas dans les choix d’austérité » au travers de différents « rendez-vous » qui jalonneront son activité des prochains mois (voir encadré).
Quant aux échéances électorales de 2014, elles « feront l’objet d’un débat spécifique ». Cependant, le texte affirme l’objectif d’être « à l’offensive » aux municipales, d’y faire échec à la droite et à l’extrême droite tout en en faisant « des points d’appui pour refuser la logique d’austérité ». Une première réunion devrait avoir lieu au printemps sur le contenu programmatique de cette campagne, tandis que la discussion sur « les formes concrètes des rassemblements » devrait « s’engager sans tarder ». L’élection européenne y est également considérée comme un rendez-vous essentiel, pour lequel l’objectif est de « bousculer le rapport de forces à gauche en notre faveur ».
Tenir le front coûte que coûte «Unis dans les luttes»... le Front de gauche programme déjà les futures campagnes à mener dans les mois qui viennent : droit de vote des étrangers, régularisation des travailleurs sans papiers, actions dans le cadre de la campagne d’« alternative à l’austérité » (meetings, réunions publiques, marches départementales…). Un front uni qui se déclinera au Parlement : le projet de loi découlant de l’accord sur l’emploi y arrivant en mars, il faudra « interpeller les parlementaires, notamment PS et EELV », majoritaires à l’Assemblée.
Paru dans l'Humanité par Julia Hamlaoui le 29 janvier 2013
(1) Texte intégral à visionner, à télécharger et faire circuler : Le développement du Front de Gauche -